Bilan de 7 années en SSII

Posted by Xavier Bouclet on March 22, 2017 · 7 mins read

Récemment, j’ai vu que mes anciens collègues de la SSII S…​.A (disons SA) se congratulaient d’être présents au super kick-off de l’entreprise. Vous savez, le super kick-off ou seuls les managers sont conviés…​ Je suis, tellement, en décalage avec cette vision, que je pense que le moment est venu pour moi de faire le point sur ma vie en SSII.

Voici ma petite histoire : j’ai été recruté par SA en 2007 en stage de fin d’études et j’ai progressé les échelons, jusqu’à finalement quitter ce pourquoi j’avais appris à développer en faisant du management. Tu comprends faire du développement c’est pour les gens qui n’ont pas d’ambition, il faut faire de la gestion de projets. Donc en 2010, changement de carrière pour être le parfait petit soldat et je comprends vite qu’il faut répondre au besoin du client mais que ce besoin doit se vendre cher. Je veux répondre au besoin de mon client de la manière la plus efficace alors que mon directeur veut vendre le plus de jour possible. Ce qui donne pour un client qui veut une 2cv, une Clio au prix d’une Ferrari. Bref, je ne suis pas assez dans le moule. Mon mal être grandit mais je tiens bon car je rencontre des gens super compétents (techniques la plupart du temps).

Nantes

Je finis par me dire allons voir du côté de Nantes ça ne peut pas être pire qu’à Paris. En fait, c’est pire parce que tu comprends ton client est à Paris et le management est à Paris donc un petit déplacement par semaine lever 4h30 retour à la maison 21h. La paie ne suit pas. Surtout qu’en plus la mutation n’en est pas une, car SA ne te mute pas elle t’invite à faire une demande de mutation. Le super directeur m’a dit bon 100 euros de moins par mois et SA te paie le déménagement. Que demande le peuple? J’accepte et oui je suis fou. Je veux surtout quitter Paris. Malgré tout, je finis par kiffer car l’équipe que je participe à monter finit par se gérer seule et c’est magique…​

Et là, c’est le drame, après 2 ans où tout se passe bien, un nouveau manager arrive et veut tout changer à marche forcée. Il n’aime pas que je lui dise que c’est inenvisageable de tout changer dans un délai aussi court. Il veut absolument vendre un truc super risqué et je suis contre sans des études plus approfondies. Ma fin fut prononcée lorsque j’ai pris 1 mois de vacances pour la naissance de mon deuxième enfant. Il aurait voulu que je prenne 3 semaines. Ça change tout…​ Pour me recaser, que fait SA? Elle a besoin de monde pour une task-force à Rennes qui se trouve à 1h30 de chez moi. Elle prend donc ses meilleurs éléments (the Expandables) pour les envoyer en mission temporaire. Je signe parce que c’est le plus gros programme de SA et que tout les gens qui sont dessus sont des pointures et donc que je vais apprendre. Mais dans ma tête, c’est la fin de ma relation avec SA. Surtout lorsqu’après une semaine complète sur Rennes je finis par rentrer chez moi et que mon fils de 1 mois ne me reconnaît pas. Mais que faire retourner dans une SSII et retrouver la même chose? Avec ma femme, nous finissons par nous dire qu’il nous faut du neuf et qu’il est impossible de faire du neuf dans le même contexte.

Nous décidons de partir à l’étranger mais où? Nous hésitons entre différents pays : Australie, Canada…​ Le Canada et notamment Montréal finissent par s’imposer grâce aux formidables rencontres des journées du Québec qui ont lieu 2 fois par an à Paris. À ces journées, les gens me prennent pour un extraterrestre lorsque je raconte mes semaines et ils me disent qu’il y a un meilleur ratio travail/famille. Je raconterai l’histoire de mon débarquement à Montréal dans un autre post.

Quebec

Un an s’écoule entre notre décision de débarquer à Montréal et notre arrivée. Je pense que j’ai été conforté dans ma décision lorsque le directeur qui a géré mon départ m’a dit : "Combien tu veux pour rester?" Pour rester, j’aurai voulu de la considération et ne pas m’éloigner de ce que j’aime faire parce que SA veut des managers/commerciaux et non des développeurs. Je quitte donc SA pour l’aventure outre-Atlantique. Si je ne trouve rien, ça sera road-trip. Et là j’ai trouvé un travail de développeur une journée avant de prendre l’avion. Pourquoi développeur? Parce que c’est ce que j’ai envie de faire et qu’il y a plus de possibilités.

Et là, oh miracle je fais ce que j’aime et le premier jour, je rentre vers 17h et ma femme n’est même pas à la maison car elle pensait que j’arriverai comme avant vers 19-20h. Depuis lors ma confiance en moi est revenue et j’ai envie de créer des choses nouvelles. En bref, je suis développeur. Ça ne veut pas dire que je ne pas faire autre chose, comme créer une entreprise ou participer à la création de grands produits. Ça veut dire que je veux :

  • Apprendre de nouvelle choses

  • Me remettre en question (humainement, intellectuellement…​)

  • Rencontrer des gens passionnés et compétents …​

Bref vivre ma vie pleinement.

En conclusion, si j’ai quelques conseils à donner, c’est de toujours écouter notre petite voix intérieure et de ne surtout pas se juger par rapport aux notations SSII qui rappelons le doivent toujours maintenir un ratio de gens exceptionnels/bon/bof/à virer. Je rajouterai qu’en début de carrière, il vaut mieux tenter de créer sa boîte. Bref prenez en main votre carrière et votre vie sans la laisser aux mains d’un autre.

Signé un dév